Il est des matins où la brume semble suspendue aux nuages, ne laissant rien filtrer pas même les rayons du soleil levant. Seuls, la transpercent encore dans le silence de l’endormissement général, les cris des animaux, le gazouillis des oiseaux, le brame du cerf au loin. Dans les nuances de gris charbon argent de l’horizon, scintillent ici et là, quelques feuilles frémissantes. La rosée n’est pas encore retombée. Les mousses des bois nourries de la terre tiède embaument l’air et les ruisseaux chuchotent. Les nappes épaisses et éparses du brouillard recouvrent les plaines et les vallons. La campagne fébrile a revêtu son doux manteau duveteux. Il est temps de parcourir à pieds les chemins et les sous-bois, avec comme seul point de mire, la cime des arbres en hiver.
Marcelline Besson
